Frédéric Keck

Chercheur au CNRS, j’ai été formé en philosophie à l’Ecole Normale Supérieure de Paris et en anthropologie à l’Université de Berkeley en Californie.

Je réfléchis aux responsabilités de l’anthropologie sociale dans un monde post-colonial. J’étudie la transformation des sociétés contemporaines par les zoonoses (maladies transmissibles aux frontières entre les espèces)

Je travaille avec les musées pour montrer les effets des microbes sur les organismes humains.

Anthropologie

L’anthropologie est une science qui compare les sociétés humaines pour en dégager des invariants. J’ai étudié l’histoire de cette science en France à travers les textes de ses fondateurs : Auguste Comte, Lucien Lévy-Bruhl, Emile Durkheim, Henri Bergson, Claude Lévi-Strauss. J’ai réfléchi à la façon dont la Révolution Française, l’Affaire Dreyfus et la Shoah ont transformé les figures du « primitif » et du « sauvage ». J’ai montré qu’elles permettaient de penser les différentes façons pour les sociétés de se préparer à des catastrophes. Mes travaux prolongent cette généalogie en rappelant qu’elle était critique de la colonisation et qu’elle reste pertinente dans un monde post-colonial.

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Zoonoses

Depuis les années 1970, les maladies transmissibles par les autres espèces animales ont causé des ravages dans l’espèce humaine : Ebola et VIH/Sida, qui viennent des primates non-humains, vache folle, grippes aviaires et porcine, coronavirus de chauves-souris (SRAS et Covid-19). Je travaille avec des biologistes qui surveillent les mutations de ces virus pour éviter qu’ils ne causent des pandémies. Je fais l’hypothèse qu’ils prennent le point de vue des animaux pour comprendre comment ces virus entrent dans les écosystèmes des humains. J’en déduis des conséquences théoriques pour repenser la biopolitique à l’ère de l’Anthropocène et construire de nouvelles formes de justice pour des habitats plus sains.

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Musées

Ayant dirigé le département de la recherche du musée du quai Branly entre 2014 et 2018, j’ai appris à travailler avec des conservateurs et des artistes pour exposer des problèmes publics au-delà du lectorat pour mes publications. Si l’anthropologie moderne s’est toujours exposée au public, la microbiologie lui donne de nouvelles occasions de présenter des images sur les relations entre les humains, les autres espèces animales, les espèces végétales et la diversité du monde microbien. Il faut exposer ces relations entre les vivants parce qu’ils sont exposés à des transformations qui les affectent et les rendent parfois malades. Le travail avec les musées permet de penser des formes de remédiation pour ces maladies.

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