Frédéric Keck Directeur de recherche au CNRS, Enseignant à l’EHESS
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Anthropologie

L’anthropologie est une science qui compare les sociétés humaines pour en dégager des invariants. J’ai étudié l’histoire de cette science en France à travers les textes de ses fondateurs : Auguste Comte, Lucien Lévy-Bruhl, Emile Durkheim, Henri Bergson, Claude Lévi-Strauss. J’ai réfléchi à la façon dont la Révolution Française, l’Affaire Dreyfus et la Shoah ont transformé les figures du « primitif » et du « sauvage ». J’ai montré qu’elles permettaient de penser les différentes façons pour les sociétés de se préparer à des catastrophes. Mes travaux prolongent cette généalogie en rappelant qu’elle était critique de la colonisation et qu’elle reste pertinente dans un monde post-colonial.

Lucien Lévy-Bruhl

Lucien Lévy-Bruhl est l’auteur d’ouvrages sur la philosophie française (notamment celle d’Auguste Comte) et sur la « mentalité primitive ». Il tenait une position intermédiaire entre Emile Durkheim et Henri Bergson, entre l’analyse des représentations collectives et la synthèse des perceptions du vivant, par sa conception de la participation. Il s’agit d’un mode de causalité qui fait intervenir le surnaturel dans la nature à l’occasion d’accidents de la vie ordinaire. J’ai montré que cette conception répondait aux problèmes que posait la préparation aux événements imprévisibles après l’affaire Dreyfus en France.

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Claude Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss a refondé l’anthropologie en France après la Seconde Guerre Mondiale sur la conception d’un inconscient structural dans lequel puisent les différentes sociétés pour construire leurs règles. Entre ses analyses des systèmes de parenté et des transformations mythologiques, son chef d’œuvre, La pensée sauvage, propose en 1962 une conception renouvelé de l’histoire, dans le contexte de la décolonisation de l’empire français. Conscient de la crise écologique à laquelle ont été exposées les sociétés colonisées, il montre que chaque société compose son organisation en fonction des relations entre les humains et les êtres qui peuplent son environnement.

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Paul Rabinow

Paul Rabinow a introduit dans l’anthropologie culturelle américaine les travaux de Michel Foucault sur la généalogie des normes sociale et l’émergence de la biopolitique. Paul Rabinow a mis ces travaux à l’épreuve des nouvelles formes de biotechnologies qui sont apparues en Californie dans les années 1980 et qui se sont étendues au reste du monde à travers des formes politiques variables. Dans les années 2000, il a interrogé les normes de biosécurité qui encadrent la diffusion des biotechnologies, notamment le principe de préparation aux catastrophes à venir.

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Philippe Descola

Philippe Descola a renouvelé les analyses de Claude Lévi-Strauss sur les relations entre humains et non-humains en mobilisant les travaux de Bruno Latour sur la politique de la nature et de Luc Boltanski sur la justification des conduites sociales. Il s’est appuyé sur les travaux d’Eduardo Viveiros de Castro pour montrer que les ontologies amazoniennes renversent radicalement les principes des ontologies européennes. Sa quadripartition des ontologies – animisme, totémisme, analogisme et naturalisme – est une carte pour comprendre les conflits mais aussi les alliances qui apparaissent du fait de la crise écologique globale.

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Contact

Laboratoire d’Anthropologie Sociale
52 rue Cardinal Lemoine
75005 Paris

Contact: frederic.keck@cnrs.fr

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